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Le sort de notre famille

Passons maintenant au sort de notre propre famille, la famille Nicolas Cosmidis. Dès le début de l’an 1913 mon père obsédé par l’instruction à donner à son fils après ses trois années de pratique pharmaceutique se décide à l’envoyer, pour parfaire ses études de pharmacie à Damas, à la Faculté Ottomane de bien grande réputation après celle de Constantinople.

Aussi, après toutes les dispositions prises, et quelques certificats en main, et quatre livres or et des ……???………en poche, papa assura mon voyage Diyarbakir-Alep, où je parvins, après une semaine de temps, toujours comme le passé, à bord d’une diligence et une traversée en radeaux du large fleuve l’Euphrate. D’Alep, grâce à l’appui des amis de papa, j’ai été expédié par train à Beyrouth, lieu de ma dernière destination avant Damas. A Beyrouth, je devais rencontrer mon cousin le docteur Joseph Pétraki, le quatrième frère Pétraki ; le médecin colonel de l’armée ottomane et chef de l’hôpital militaire de Beyrouth. Il devait s’occuper de moi. Grande fut ma déception à mon arrivée à Beyrouth, mon cousin le docteur se trouvait pour quelque temps à Constantinople. Son épouse, Espacia de nom, se trouvait retirée, en estivage à Marina-Settina, au couvent chez les Sœurs, non loin des bâtiments de l’UNESCO d’aujourd’hui à Beyrouth. J’ai la claire souvenance de ce début du mois de juillet, du pénible trajet que j’ai accompli à pied, en traînant derrière moi, durant les chaleurs, depuis la rue de France jusqu’au couvent, le portefaix chargé de ma lourde valise. Elle m’a reçu et hébergé jusqu’à l’arrivée de son mari, qui n’a point tardé (quelques jours à peine).

Dès son arrivée et notre rencontre, grande a été encore ma surprise, dans les déclarations de mon cousin le docteur, avec ses deux objections :

Pourquoi se rendre à Damas, tant qu’une faculté française de grande renommée existe à Beyrouth ? Pourquoi se faire pharmacien et pas médecin ? Les deux propositions me convenaient fort bien, je les ai communiquées dare-dare à mon père qui immédiatement m’a répondu, les approuvant et me laissant libre de toute décision. Ainsi j’avais renoncé à mon transfert à Damas, et avais entrepris les formalités de mon entrée à la Faculté française de Beyrouth, pour la branche de médecine. Durant cette période j’ai contacté Aristide Constantinides, ce compatriote ci-haut mentionné, étudiant au collège des Frères à Jemaïzé, avec qui nous avons loué une chambre commune à Achrafié, pour notre année scolaire 1913/1914.

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